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ART ET CULTURE

       Le PHOTO-MATHON

    Carnot, lycée réputé pour ses options, offre un large choix aux élèves: arts plastiques, musique, latin... mais aussi un parcours de bac technologique, les TMD (Techniques de Musique et Danse) que nous soutenons. Nous nous rendons chaque année à la représentation de leur travail d'un an qui a lieu à l'Ancienne Chapelle. 

L'association, présidée par René Petit, ancien prof d'Arts Plastiques au lycée et scénographe, proche des projets artistiques des élèves, mène à bien régulièrement des projets d'exposition avec l'enseignante d'arts plastiques Claire Vanvosthuyse.. Cette année, c'était dans le cadre d'une exposition photo intitulée Photo-Mathon (clichés argentiques de Maurice Mathon, artiste renommé  dans la région en photo et pop-up) que l'AAELCD a organisé un concours de photos du lycée vu par les élèves, projet encadré par la professeure d'Arts Plastiques.

    

Les Spectacles

"Il faut apprendre partout où c'est possible"

                                                 Václav Havel 

Les spectacles ont une place importante dans l'action de l'AAELCD. Cette année, par exemple, nous avons organisé un récital de clavecin à l'Ancienne Chapelle. Vous trouverez bientôt, ci-dessous, l'article concernant cet événement.

UNE SOIREE ENTRE DEUX ARTS: DU CLAVECIN A LA LITTERATURE

    C’est un projet que l’Association des Anciens Elèves de Carnot préparait
depuis quelques mois qui a enfin vu le jour le jeudi 2 mai 2019 à 20 heures à la Salle
Václav Havel (Ancienne Chapelle). Il s’agit d’un beau bébé d’une bonne trentaine de
kilos et qui mesure environ deux mètres dix de long, sa maman Nicole Desgranges
est ravie de le voir prendre place dans cette petite salle de spectacle. Le bébé parle,
du moins émet déjà quelques notes en attendant l’ouverture des portes au public. Ce
chérubin, pour rester dans la métaphore enfantine et puisqu’il s’agit d’une soirée
placée sous le signe de la culture littéraire et musicale, n’est autre instrument, qu’un
clavecin.
      Le clavecin, apparu au XVIIème siècle, est un instrument à cordes pincées,
contrairement au piano sur lequel les cordes sont frappées, ce que nous explique la
claveciniste. Nicole Desgranges est une artiste vivant en Bourgogne, reconnue en
France et à l’international pour son parcours en tant que musicienne, cheffe
d’orchestre et professeure en musicologie, titulaire de l’agrégation de musicologie et
d’un doctorat en histoire de la musique. Elle nous fait honneur de sa présence pour
un récital qu’elle mène au clavecin. Les musiques alternent avec des textes littéraires
« classiques » interprétés par un récitant bien connu de l’Association puisqu’il en est
le Président : René Petit, professeur d’Arts Plastiques et d’Histoire de l’Art au lycée
Carnot, à la retraite, mais aussi comédien et scénographe au théâtre du Rameau
d’Or, ainsi que conférencier.
       Au programme de cette soirée se trouvent Rameau (un peu de chauvinisme
ne fait pas de mal !) et son Premier prélude qui rencontre les Ecrits sur l’Art de
Goethe. Promenons-nous un peu en Italie avec une œuvre de Frescobaldi : Balletto
secondo, Corrente del Balletto
. On trouve aussi dans notre beau programme

Diderot : Lettres sur les sourds muets : présentation du clavecin occulaire, puis
François Couperin (un claveciniste et organiste du XVIIème-XVIIIème siècle) mais
aussi Victor Hugo : Les Rayons et les ombres Oh vous mes vieux amis… Quand
soudain un maître incontesté de la musique classique fait son entrée dans le
programme… Dès lors ses notes s’envolent sous la voûte de l’Ancienne Chapelle :
Jean-Sébastien Bach avec son Huitième prélude. S’ensuit alors une lettre de
Madame de Sévigné : Vous me demandez, ma chère enfant, si j’aime toujours bien
la vie
. Durant la seconde partie du récital nous rencontrons des textes joliment
arrangés et interprétés par René Petit tels que Bossuet avec un extrait de son
Sermont sur la mort ou bien encore l’illustre poète Arthur Rimbaud et sa Première
soirée
ou encore en plus comique un Extrait du Chansonnier des Grâces : Est-y bête
c’garçon-là !
de Roux de Brest. Pour clore la soirée, il y a parmi d’autres textes,
Théophile Gauthier qui s’est glissé dans le programme avec Le poème de la femme,
« Marbre de Paros » : Un jour, au doux rêveur qu’il aime…

                               

                                                                                                                         Kristina Mogue-Deniel
Article de presse Infos-Dijon : http://www.infos-dijon.com/news/dijon/dijon/dijon-un-
clavecin-dans-la-chapelle-du-lycee-carnot.html

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Littérature

La littérature fait partie de notre vie, qu'on l'apprécie ou non, qu'on la côtoie seulement au détour d'un rayon de librairie où qu'on la lise quotidiennement, la littérature nous entoure. Nous nous proposons des critiques d'ouvrages d'auteurs anciens élèves du lycée.

« PUTAIN DE FROID SEC »

      En préparant ma valise pour mon voyage annuel au Japon, je dus choisir quelques magazines en
attente et quelques livres dans ma bibliothèque, en espérant trouver le temps d’en lire là-bas une petite
partie. Entre Le Clézio et Pierre Loti (l’un est mieux loti que l’autre puisqu’il est prix Nobel de littérature,
cherchez l’erreur...), je tombai sur un petit livre rose de notre ami Jean Libis, intitulé Putain de froid sec.

En effet, je l’avais acheté d’occasion il y a quelques années lors d’une foire aux livres, en raison du nom
de son auteur, membre de l’association des anciens de Carnot. L’occasion était trop belle d’enfin le lire :
le minuscule ouvrage verrait du pays, c’était décidé !


      Au Japon, ce fut le premier livre que j’ouvris bien que la quatrième de couverture me parût peu
engageante : un livre qui parle du temps, de la météo. J’affecte de ne jamais m’intéresser au temps qu’il a
fait, qu’il fera, qu’il fait, ici ou ailleurs. Je prends un orgueilleux plaisir à ne jamais tenir compte des
conditions climatiques lorsque je planifie un événement, ce qui me conduit bien souvent à faire du vélo
sous la pluie ou mon footing en pleine canicule. J’estime dans une logique quasiment prométhéenne, et
sans doute à tort, que les individus peuvent s’affranchir des conditions naturelles s’ils veulent vraiment
faire quelque chose – en tout cas des conditions climatiques, choses de peu d’importance.
Ce drôle de petit recueil de nouvelles nous dit tout le contraire ! La météo tient une place
prépondérante dans nos vies, elle joue sur notre état d’esprit, sur les paysages du moment donc sur notre
façon de percevoir le monde. Qu’il pleuve soudainement et violemment, et le cours des choses est
perturbé ; qu’il fasse chaud, et le monde est plongé dans une certaine torpeur... Mais ce n’est pas aussi
simple bien entendu. Jean Libis nous montre qu’il existe mille variétés de pluie et de nombreuses façons
d’avoir chaud, et que toutes renvoient à des sensations, des réactions, des souvenirs différents. Le climat
est presque le personnage principal de ces nouvelles, du moins l’élément perturbateur ou l’élément qui
explique pourquoi les choses sont ce qu’elles sont. Voilà grossièrement développé l’idée qui ressort à
première vue de cet ouvrage, qui va toutefois bien au-delà.
Précisons qu’il est divisé en deux parties : 13 nouvelles (70 pages) sur la pluie, respectant la
chronologie des saisons (cela a son importance) et 12 nouvelles plus brèves (30 pages) sur la chaleur de
l’été, s’étendant de juin à septembre.
« Signes de pluie » propose généralement des saynètes, des anecdotes à l’ironie grinçante dans
lesquelles la pluie s’introduit et peut être perçue comme un principe actif de la vie. « Poussières d’été »
dépeint souvent des paysages (jardins) ou des ambiances propres à la touffeur de la belle saison et il s’y
passe moins de choses. Cette partie est moins enlevée, mais elle éclaire les qualités de l’auteur qui excelle
dans les descriptions ciselées, intégrant l’horticulture et parfois même l’entomologie sans se montrer
fastidieuses. Toutes les nouvelles nous font découvrir des senteurs, des couleurs, des bruits liés au climat,
que nous n’avions jamais perçus : là est le rôle de l’écrivain bien entendu.
Mais la qualité la plus notable de ce livre est bien d’être drôle. L’auteur qui parle à la première
personne se rit bien souvent de ses contemporains, gentiment lorsqu’il s’agit de leur rapport à la météo
(Putain de froid sec) et de manière plus incisive le reste de l’ouvrage (Les farces du solstice d’été, Fête
nationale
). L’ironie se trouve adoucie, rendue subtile, par le style délicieusement classique de l’auteur qui
emploie des phrases longues et parfaitement intelligibles, des mots rares et tout à fait adaptés. Il y a
d’ailleurs longtemps que je n’avais pas autant consulté mon dictionnaire (mon smartphone) à la lecture
d’un livre : en gésine, béjaune, amphigourique, rien que pour la deuxième nouvelle ; en baîller bleu (je
remercie par avance l’auteur de me confirmer le sens de cette expression lors de la prochaine réunion du
C.A, n’en ayant trouvé trace nulle part). Jean Libis se moque non sans perfidie de l’époque à travers un
conservatisme de bon sens et bon aloi : manie quasi-gyrovague du tourisme au long cours, inculture ...
La drôlerie de cet opuscule ne provient heureusement pas que de la raillerie, car le narrateur sait
aussi s’amuser de petites choses comme la sonorité des mots (« Canicule. Le mot lui-même était bizarre,
avec ses sonorités lapinières, ses rumeurs de garrigue, ses résonances vaguement obscènes. ») ; comme
l’infini mystère des rapports hommes-femmes (le thème n’est pas souvent central, mais récurrent).
Enfin, et surtout, une nostalgie douce sourd de ces pages. La présentation chronologique des
nouvelles dans chacune des deux parties renvoie au temps qui tourne. Il me semble que dans cet ouvrage,
le temps (qu’il fait) signifie aussi l’impermanence des choses, car ses évolutions régulières et cycliques

rappellent le temps qui passe, les pluies d’automne après les pluies d’été, etc. Les nouvelles les plus
explicitement nostalgiques, Rentrée des classes et Le chien jaune et l’automne, parlent de l’avancement
constant de la rentrée des classes depuis l’après-guerre, de mi-octobre à début septembre. La météo des
rentrées de l’an 2000 n’est évidemment plus la même que celles des rentrées de 1950 ou 1960, les
décennies passent et le temps s’accélère... Je n’ai jamais connu ce chien jaune, mais je crois pourtant
l’apercevoir quelque part à l’horizon de ma nostalgie.


                                                                                                                  Putain de froid sec. Jean Libis. Editions du Rocher, Paris, 2005

                                                                                                                                                                                                    Thibault Manière

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