JOURNEE A DOLE

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Samedi 28 mai 2019
       Pour cette sortie printanière de l’AAELCD, chacun se rend à Dole qui n’est qu’à une petite
cinquantaine de kilomètres de Dijon par ses propres moyens.
Nous nous retrouvons sur les bords du Doubs pour une visite guidée du centre-ville qui s’étend
sur la rive droite de la rivière. Une arche sortant du Doubs rappelle l’ancien pont médiéval (appelé Pont
roman, voir photo) laissé à l’abandon au XVIIIe siècle lors de la construction du Pont Louis XV. Nous
apercevons sur l’autre rive le Moulin des Écorces, ancien moulin à tan (écorce de chêne) : pour
transformer la peau en cuir, il faut donc d’après l’adage local du temps et du tan.
Fondée à l’époque gallo-romaine sur un promontoire granitique, la ville de Dole compte 25 000
habitants pour une aire urbaine de 60 000 personnes, ce qui en fait une sous-préfecture assez importante.
Moins importante toutefois que par le passé, puisqu’elle devint capitale du comté de Bourgogne au XIVe
et connu son âge d’or jusqu’au XVIIe, avant que le Roi de France ne s’intéresse de trop près à la Comté.
Louis XIV conquiert la ville en 1674 et fait de Besançon la capitale de la Franche-Comté. Dole périclite,
perd son Université, son Parlement, sa Chambre des Comptes, ses remparts, et ne retrouvera jamais son
lustre d'antan.

       Nous continuons notre promenade le long du canal des Tanneurs (voir photo), bras du Doubs
aménagé dans la ville basse au Moyen-Âge pour le tannage, la draperie, la teinturerie...L’endroit
comptait beaucoup de moulins auparavant, il n’en subsiste qu’un, transformé en restaurant. De là, le
passage Raymond III nous conduit à la Grande Fontaine, où l’on trouve dans un quasi sous-sol une des
six sources de Dole ainsi que la première arche du Pont roman. L’endroit a inspiré Marcel Aymé pour son
roman Le Moulin de la Sourdine. L’auteur des Contes du Chat perché a d’ailleurs passé sa jeunesse à
Dole, qui lui rend hommage par un circuit touristique balisé par des chats noirs.

 
       Arrivés au sommet de la butte, nous visitons la collégiale Notre-Dame dont la façade est
constituée d’un unique et quelque peu austère clocher-porche fortifié culminant à 73 mètres de haut (voir
photo). L’édifice mélange des éléments gothiques (nef ...) et renaissance (éléments décoratifs surtout) et
met à l’honneur la pierre rose de Sampans, utilisée notamment pour l’entrée principale. Une des chapelles
de la collégiale nous présente par des peintures murales l’étonnant miracle eucharistique de Faverney. En
1608 à l’abbaye de Faverney, non loin de Dole, suite à un début d’incendie, un ostensoir contenant deux
hosties consacrées reste suspendu 33 heures dans les airs avant de redescendre se poser devant un millier
de témoins assistant à la messe.
Songeurs par rapport à cet événement, nous sortons de la collégiale et tombons nez à nez avec la
fine-fleur des enfants de Dole. Une remarquable fresque sur une façade regroupe en trompe-l'œil les
personnages ayant fait l’histoire de la ville : Jacques Duhamel ; Marcel Aymé et sa jument verte ; Anne
de Xainctonge, fondatrice des Ursulines ; Louis Pasteur... (voir photo).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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           La vieille ville est pleine de charme, les rues anciennes regorgeant d’hôtels particuliers,
d’anciens couvents, de petites ruelles large d’un mètre appelées des « treiges ». Nous retournons sur les
bords du canal des Tanneurs et du Doubs où s’érigent l’Hôtel-Dieu construit au XVIIe dans un style
renaissance (tardif), désaffecté seulement en 1922, ainsi que l’hôpital de la Charité, construit par la
volonté de Louis XIV. Cet établissement alliait charité, car il abritait et secourait les marginaux, et
nécessité de tranquillité publique, car il permettait également de contrôler ces derniers. Nous passons
enfin devant l’ancien couvent des Dames d’Ounans, élégant bâtiment du XVIIe abritant de nos jours le
Lycée Nodier. Beaux joueurs, nous admettons que les locaux de cet établissement soutiennent largement
la comparaison avec ceux de notre cher Carnot...

       Après cette jolie visite, nous reprenons quelques forces dans un restaurant dûment testé par
Claude Fabrizi. Le caveau est particulièrement chaleureux, comme les assiettes sont généreuses. Étant
toujours plus occupé à vider le contenu de mon verre qu’à étudier celui de mon assiette, je ne saurais pas
dire avec précision quels furent les plats servis, seulement que les 24 convives se régalèrent à l’unanimité.
Il est temps de visiter la maison natale du plus célèbre des Dolois. Louis Pasteur naît en 1822
dans cette grande bâtisse du quartier des tanneries occupée par plusieurs familles de tanneurs. Il la

quittera à l’âge de 3 ans et grandira à Arbois. La maison est en fait un musée Pasteur qui nous retrace la
vie et l’œuvre du grand homme à travers divers objets hétéroclites liés à son enfance (berceau ...), sa
famille, ses recherches scientifiques (instruments ...), la réception de son œuvre (tableaux, récompenses
...). Mentionnons par exemple un portrait de lui-même lui ayant été offert, où l’on distingue un
« Dictionnaire des grands hommes » ouvert à la lettre P et dans lequel il figure ! Notre guide nous confie
que la modestie n’était pas qualité première...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les plus oublieux des cours de sciences naturelles reçus à Carnot (j’en fais partie, pardon
Madame Billard) ré-apprennent les grandes découvertes de Pasteur, qui s’enchaînent et se complètent : la
réfutation de la génération spontanée ; la pasteurisation, qui consiste à faire chauffer des aliments entre
66° et 88° puis à les refroidir très rapidement afin d’en éliminer les micro-organismes les plus néfastes ; et
bien sûr le vaccin contre la rage pratiqué avec succès pour la première fois sur le petit Joseph Meister en
1885. Conseil pratique : le vaccin antirabique ne peut se pratiquer avant la morsure d’un animal enragé.
Attendez donc d’être mordu, vous disposez alors d’environ 15 jours pour vous faire vacciner avant que le
virus n’atteigne votre moelle épinière.

 

       En voiture pour une dégustation du vin de pays d’Offlanges ! Nous sommes accueillis par le
propriétaire du Domaine de la Bougarde qui nous explique que le vin qu’il produit n’est en rien un vin du
Jura (arbois, vin jaune, vin de paille ou autre Macvin ...) mais un vin de pays bénéficiant de la même
appellation que le Champlitte de Haute-Saône ou le Coiffy de Haute-Marne. Nous écoutons des
explications très pointues sur les techniques viticoles et le métier de vigneron. Notre hôte ne pratique pas
le Bio mais essaye d’utiliser le moins possible de produits chimiques. Par ailleurs, il ne dédaigne pas les
innovations techniques qui lui simplifient la tâche : mécanisation pour étendre les fils entre les piquets,
vendanges à la machine... Nous avons droit à une roborative dégustation de blancs, de rouges, de rosé
pétillant ... agrémentée de petits cubes de fromage et de gâteaux secs. Parmi eux les inusables biscuits des
dimanches de visite chez tante Lucienne, toujours un peu trop mous, ayant la forme d’un cône tronqué et
cannelé, et abritant dans un petit cratère sur le dessus une couche de confiture séchée à la fraise ou à
l’abricot ; toujours servis dans une boîte en fer récupérée, ce qui ne m’a jamais permis d’en connaître le
nom. Les œnophiles du groupe ont en tout cas jugé ce vin de pays agréable.

     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme d’habitude, les participants ont passé une excellente journée, ce qui me conduit à inciter
les membres de l’association à prendre part à ces sorties toujours excellemment organisées par notre ami
Claude Fabrizi.
                                                                               

                                                                                                                                                Thibault Manière